#__A l'écoute. Pv Célizée.

Membre. · **Membre.** Lieutenant de la Foudre.

A l'écoute.
Qui parle sème; qui écoute récolte. Pythagore.

La froide matinée de Mars semblait empétrée dans un brouillard sans fin. Ici, au camp de la Foudre, les chats déambulaient, sans objectif, ni envie particulière. La brume épaisse arrivée cette nuit n'arrangeait rien, ajoutait une touche morbide au décor déjà sombre. Les félins se découpaient comme des ombres chinoises dans la purée de pois, ténèbres volatiles aux contours indistinct. L'air était allourdi par un parfum de pluie, d'humidité et d'orage: l'averse arriverais bientôt,certainement accompagné par le feu du ciel. Il serait alors dangereux de rester ici.

Mystères d'Orient jeta un regard noir à la parabole qui tronait fièrement au milieu du camp. Sa silhouette se détachait nettement dans le brouillard, monstre menançant pour l'instant endormi. Si un éclair venait à tomber par là, il serait immédiatement attiré par l'antenne, et toucherais tout les chats présent autour de l'artefact à cet instant. C'est pourquoi, à chaque orage, les chats étaient priés de s'éloigné de la machine, pour leur propre sécurité. Ce n'était pas pour lui plaire.

Il contemplait danc le ciel caché par la brume, attendant la première goutte de pluie, le premier flash pour crier à tous de se mettre à l'abri. Maudits bipèdes, pourquoi donc avaient-ils besoin de construire une machine aussi dangereuse?

Cependant, il se lassa vite: le ciel était d'une ennuyeuse noirceur, déprimante. Il préféra fermer les yeux, se coucher, et écouter. Il n'avait pas souvent l'occasion de pratiquer cette exercice, qu'il aimait pourtant particulièrement. Une fois enfermé dans le noir de ses paupières, il tendit l'oreille.

Le bruit des conversations lui parvint, confus. La voix était morne, à peine des murmures, et saluaient le plus souvent un camarade. Il entendit la cavalcade des chatons, qui trouvait un côté positif au brouillard: leurs silhouette, petites et maladroites, les faisaient rires. C'était d'ailleurs quelque chose qu'Orient admirait: l'éternel enthousisame des chatons. Il regrettait quelques fois d'avoir perdu l'insouscience de l'enfance. Il perçut un bref miaulement aigu, puis les pas, discrets mais empressés, d'une mère se précipitant vers son petit. Les soufflements rauques des anciens ponctuaient tous cela: c'était le bruit d'une grand famille inquiète pour chaques membres.

Puis, sortant de tout cela, des bruits de pas. Le chuintement, si silencieux, des cousinets contre l'asphalte. La queue d'un felin qui se balance, et fouette l'air ambiant. Les griffes, à peine sorties, qui grincent contre l'asphalte. Un chat approchait.

Orient se redressa avec aisance, déplia sa longue queue et rouvrit les yeux. Devant lui, il y avait une femelle de grande beautée, blanche, tigrée par endroit de roux et de brun. La brume lui donnait un air mystérieux.

-Oui? demanda-t-il.

Sa rauque voix grave se perdit dans le brouillard, murmure du temps qui change. Il planta son regard de saphir, si calme et si sage, dans celui de l'inconnue et la regarda profondement, cherchant a découvrir chaque facette de sa personalité. Il se demandait comment elle réagirais.

Membre. · **Membre.** Solitaire.

Ce matin, quand Souffle d’Illusion ouvrit les yeux pour la première fois de la journée, elle se fit une frayeur stupide. Un léger voile gris de brume s’était étalé sur toute la surface du camp, aussi elle avait cru perdre la vue ou quelque du genre. Bien vite, elle s’était rendu compte à quel point cette idée était absurde et elle en ria froidement, soulagée. Sortant calmement de la tanière des guerriers, elle se demandait ce que lui réservait cette bien mystérieuse matinée. Oh bien sûr, sans doute certains félins la prendraient pour un fantôme de loin à cause de son pelage blanc éclatant, peut-être aurait-elle l’allure d’une chatte encore plus étrange qu’à l’habitude mais à tout cela, elle n’y ferait pas attention. Que les gens parlent d’elle, que ce soit en bien ou en mal, ça faisait toujours de l’audience. Et Souffle d’Illusion aimait particulièrement être le centre d’intérêt général. Aujourd’hui, elle voulait s’occuper intelligemment pour se rendre utile à elle-même.
D’un autre côté, elle voulait profiter vainement de cette journée pour « briller » de toute sa splendeur. Après tout, la brume lui donnait un air un temps soit peu mystérieuse et elle avait toujours trouvé cela... particulièrement attirant chez les mâles alors pourquoi pas chez elle ? Plusieurs minutes s’écoulèrent pendant qu’elle pesait le pour et le contre de l’effet qu’aurait la brume sur elle. Assise droite devant l’entrée de l’antre, on finit par lui faire remarquer qu’elle barrait légèrement le passage. Un imposant félin qui semblait d’une humeur massacrante. Souffle d’Illusion ne chercha pas à débattre là-dessus, elle se décala simplement en faisant la moue. À l’abri de tout nouveau reproche, elle fit tranquillement sa toilette pour remettre en ordre sa fourrure et supprimer les quelques imperfections. Quand elle eut terminé, elle déposa son regard malicieux sur le camp qui semblait s’éveiller tout doucement. Les membres de la tribu se rassemblaient déjà pour former une première patrouille. Doucement, mais sûrement.
Au moment où Illusion aperçut d’autres reines surveiller attentivement leurs progénitures, elle se demanda s’il ne valait mieux pas qu’elle en fasse autant ? Après tout, bien qu’elle ait donné la garde de ses chatons à une autre femelle, elle restait tout de même leur mère... Mais apparemment, elle ne semblait pas assez touchée au point de s’y convaincre car elle restait toujours immobile à contempler le devant de la pouponnière. Scrutant l’horizon, elle n’eut aucun mal à reconnaître sa fille avec son beau pelage noir comme nuit. Par contre, il fut plus délicat d’apercevoir son fils. Elle cherchait un chaton tigré à petite taille, éloigné du groupe de ses camarades, mais en vain malgré ses efforts pour le retrouver. Elle eut un mini pincement au cœur, pourvu qu’il ne se soit pas éclipsé trop loin ! Souffle d’Illusion secoua la tête, pour qui se prenait-elle ? Voilà maintenant qu’elle se faisait du souci pour ses progénitures ! Avouez que venant d’elle, c’était plutôt miraculeux. Voire invraisemblable. Elle soupira longuement mais se garda bien de jeter de petits coup d’œil à la pouponnière.
Soudain, une silhouette se forma parmi la brume, annonçant la venue d’un chat placé de haut niveau ! L’attention que porta la femelle tricolore sur le mâle fut immédiate, ses yeux se fixèrent sur son regard océan. Seulement, cet instant ne fut pas éternel car bientôt, le lieutenant du Clan de la Foudre ferma les paupières. Souffle d’Illusion souhaitait encore admirer les belles prunelles de saphir que lui avait offert la Nature, aussi elle se leva – difficilement à cause de ses membres légèrement engourdis – et se dirigea d’un pas assuré et en toute bonne grâce vers le félin. Elle remarqua alors que celui-ci avait tendu les oreilles, il n’aura certainement aucun doute à l’entendre approcher, dans ce cas. Et en effet, à peine fut-elle arrivée à son chevet qu’il s’était redressé et qu’il avait à nouveau ouvert les paupières. La chatte tricolore sourit intérieurement, ses yeux étaient encore plus splendides de si près. « Oui ? » avait-il demandé à l’attention d’Illusion qui ne prit pas la peine de s’incliner.

« Non ? » répondit-elle simplement, d’un ton espiègle. « Je voulais te demander, Mystères d’Orient, si tu avais aperçu Patte d’Amande quelque part ? »

Mensonge ! Ce n’était qu’un simple prétexte pour parler au lieutenant. D’ailleurs, elle avait précieusement insisté sur le prénom du chat. Allez savoir pourquoi. Peut-être voulait-elle simplement voir l’effet que ça aurait de prononcer son nom en s’adressant à lui. C’était d’une absurdité... Enfin quoiqu’il en soit, il semblerait que ça causait une honorable sonorité. Souffle d’Illusion se retint un sourire. Vu qu’elle s’« inquiétait » pour son fils, mieux valait ne pas manifester tout signe d’enthousiaste, c’aurait été louche. Elle ne semblait pas inquiète pour autant, par l’extérieur. Elle affichait juste une mine perplexe. Ben oui, tant qu’à jouer le jeu, autant le faire jusqu’au bout...